Conseils au trésorier du CSE pour la gestion du CSE au quotidien



Vous êtes trésorier du CSE, c’est donc vous qui êtes chargé de la gestion quotidienne des comptes bancaires, de l’épargne des fonds inutilisés pour l’instant et des assurances nécessaires pour protéger le CSE en tant que personne morale. Le CSE est un organisme à but non lucratif, mais n’est pas une association relevant de la loi de 1901.


1. Votre CSE est un organisme sans but lucratif défini par le code du travail


Votre CSE est une personne morale définie par le code du travail. Votre CSE a donc le droit de détenir des comptes bancaires, d’acheter du patrimoine, de le vendre, etc.


Bon à savoir :

Votre CSE est un organisme sans but lucratif. Que veut dire cette expression ?

Votre CSE a le droit de faire des bénéfices dans son activité mais, n’ayant pas d’actionnaire, votre CSE ne peut pas redistribuer ces bénéfices à quiconque ni à aucune autre personne morale. Ces bénéfices sont obligatoirement réinjectés dans le budget du CSE pour augmenter les ressources du budget socioculturel. Une Association, une Fondation ou votre CSE sont des organismes sans but lucratif.


Quels bénéfices peut avoir votre CSE ?

Votre CSE peut, par exemple, exiger de gérer les machines à distribution automatique (boissons, sandwiches, pâtisseries, fruits, etc.) installées dans les locaux réservés au personnel. C’est le fruit du monopole du CSE sur toutes les activités sociales et culturelles (ASC) existantes dans l’entreprise. Par contre votre CSE ne peut pas exiger de gérer les machines à distribution automatique mis à la disposition des patients et des familles dans une clinique, ou des clients d’un supermarché. En gérant les machines à distribution automatique réservées à votre personnel, vous pouvez décider de faire des bénéfices sur la vente des boissons, sandwiches, etc. vous négociez un prix avec le prestataire pour chaque produit et vous faites augmenter le prix affiché sur les machines pour en tirer un bénéfice. Bénéfice que le prestataire restituera à votre CSE qui l’ajoutera à ses ressources financières pour financer des ASC.


2. Ouvrir un compte bancaire pour votre CSE


Il y a des banques qui forment une partie de leurs chargés de compte à recevoir votre CSE pour ouvrir et gérer des comptes bancaires et donc à connaître vos spécificités définies par le code du travail. Ces chargés de compte correctement formés savent donc parfaitement de quel document ils ont besoin pour ouvrir les comptes bancaires de votre CSE et changer le nom des personnes chargées de signer des chèques, de gérer les comptes sur Internet, de faire des placements :

reunion plénière
  • Votre CSE met à l’ordre du jour d’une réunion plénière l’ouverture de comptes bancaires dans la banque MACHIN.
  • Au cours de la réunion plénière un vote valide le choix de la banque MACHIN et désigne les personnes habilitées à signer des chèques, effectuer des virements, réaliser des placements, etc. en général le trésorier et le trésorier-adjoint (modalité définie dans le règlement intérieur de votre CSE)
  • Au cours de la même réunion le Secrétaire soumet au vote un extrait du procès-verbal détaillant ces décisions. Adopté aussitôt, cet extrait du procès-verbal signé de votre Secrétaire est présenté à la banque ABC pour procéder à l’ouverture des comptes.


Mais il y a des banques qui ne forment pas leurs chargés de compte pour recevoir des CSE. Ces banques là continuent de se référer (trop souvent) à une réponse ministérielle donnée au cours des débats de l’assemblée nationale du jeudi 26 novembre 1970. Henri LUCAS, député communiste, interroge le ministre des postes et télécommunications (Robert GALLEY, membre du gouvernement de Jacques CHABAN-DELMAS) à propos de la procédure d’ouverture d’un CCP (Compte Courant Postal) par un comité d’entreprise (CE). Il fait remarquer au ministre que la procédure du code des PTT exige que la décision d’ouverture d’un CCP par un comité d’entreprise soit validée par le président du CE (chef de l’entreprise où est institué le CE) ou encore par l’inspecteur du travail, alors qu’un CE est une personne morale autonome qui peut donc agir en fonction des délibérations adoptées au cours de ses réunions et qu’un extrait du PV suffit.

Extraits de la réponse du ministre : « Si la règlementation prévoit que la certification de conformité de cet extrait [du PV] doit être faite par le président du comité - qui est obligatoirement le chef d’entreprise – ou par l’inspecteur du travail, c’est parce qu’il n’est nul besoin de demander ni à l’un ni à l’autre la justification de leur qualité. (…) Il en irait au contraire différemment dans le cas où serait admis, comme pièce justificative un extrait des délibérations signé du secrétaire du comité d’entreprise. La qualité de cette personne presque toujours inconnue du service postal devrait en effet faire l’objet d’une justification particulière (…) ».

Nous vous laissons apprécier le ton et le fond de la réponse… Mais au-delà de cet échange, il faut bien noter qu’une réponse ministérielle ne fait pas force de loi. Encore moins une réponse qui ne concerne que l’administration des PTT de 1970. Ni le député ni le ministre n‘évoquent le fait que cette réponse ministérielle concernerait l’ensemble du secteur bancaire.

Car la loi est claire depuis l’ordonnance du 22 février 1945 créant les comités d’entreprise et n’a jamais changé depuis ce jour-là : personne morale indépendante, le CE, désormais le CSE, valide ses décisions par un vote en réunion plénière portées au procès-verbal signé par le Secrétaire du comité. Le code du travail n’indique nulle part que le président doit signer le PV. De nombreux CSE font signer le PV par le secrétaire et le président, c’est un choix « politique » que chaque CSE est libre de prendre. Mais la signature du secrétaire suffit à valider le document. Aucune banque ne peut exiger une quelconque signature du président pour ouvrir un compte bancaire.


3. Gestion des comptes bancaires et de l'épargne de votre CSE


Votre CSE peut n’avoir qu’un seul compte bancaire pour l’ensemble des budgets du comité. L’obligation de tenir une comptabilité séparée entre le budget des ASC et celui du fonctionnement n’implique pas que votre CSE soit obligé d’ouvrir un compte ASC et un compte fonctionnement. Nous savons que la majorité des CSE ouvrent deux comptes, c’est leur choix et ce choix ne pose aucun problème.

Les modalités de la gestion des comptes bancaires de votre CSE par le trésorier et le trésorier-adjoint (s’il y en un) doivent être précisées dans le règlement intérieur de CSE. Votre CSE a le droit de placer les fonds inutilisés en attendant d’en avoir besoin. C’est avec votre chargé de de compte que vous discuterez du moyen le plus approprié pour placer cet argent le temps nécessaire. Les intérêts que ces placements produiront seront reversés en tant que ressource dans le budget d’où viennent les fonds.

Il est fréquent que les CSE aient des fonds accumulés du budget de fonctionnement. Il faut donc remettre les intérêts perçus sur ces fonds dans les ressources du budget de fonctionnement.

Bien évidement vous ne pouvez pas choisir un placement à risque pour les fonds de votre CSE. C’est en tant que particulier que vous pouvez boursicoter, si cela vous intéresse. Mais il n’est pas question de boursicoter avec l’argent du CSE. Vous devez placer l’argent dans des systèmes bancaires sans risque.


4. Assurances du CSE : obligatoires ou pas ?


Il n’y a pas à proprement parlé d’assurance obligatoire pour un CSE. Néanmoins, en tant que personne morale il est indispensable de souscrire à une assurance responsabilité civile (RC) pour votre CSE.

Cette responsabilité civile est remboursée par votre employeur comme l’indique l’article R2312-49 : « les ressources du CSE en matière d’ASC sont constituées par [notamment] le remboursement obligatoire par l’employeur des primes d’assurance dues par le comité pour couvrir sa responsabilité civile ».

De nombreux employeurs indiquent au comité qu’ils ont demandé à leur assureur chargé de la responsabilité civile de l’entreprise d’inclure le CSE. Pourquoi pas. Mais n’oublions pas ce que nous venons de lire, l’employeur doit rembourser la RC du CSE. Cela veut bien dire que ce n’est pas votre employeur qui choisit entre le remboursement de la RC du CSE et la prise en charge par son assureur. Si vous préférez la solution de l’assureur de votre employeur il est indispensable d’avoir la description détaillée de ce que cet assureur prend en charge, le contenu du contrat en quelque sorte.

Certains assureurs ont créé des contrats spécifiques pour les CSE. Ces contrats incluent la responsabilité civile (pour lequel ins vous fournissent une attestation pour le remboursement) et la couverture des conséquences éventuelles des activités sociales et culturelles que vous organisez. C’est un contrat personnalisé en fonction de la nature des ASC de votre CSE. Nous vous encourageons à souscrire un tel contrat.

Certains assureurs vous proposent des contrats qui couvrent indifféremment les associations et les CSE. Nous vous suggérons de ne pas signer un contrat dans lequel il y a un mélange entre association et CSE. Les responsabilités ne sont pas les mêmes, les contrats ne doivent donc pas être les mêmes.

Choisissez un assureur qui a fait l’effort de concevoir un contrat type pour CSE.

assurance et banque

5. Synthèse


Le CSE est une personne morale particulière définie par le code du travail. Il est donc nécessaire de choisir une banque et un assureur qui sait parler aux CSE et les aider dans leur gestion.